On ne change pas une équipe qui gagne ou presque ! Après Shaun of the Dead et Hot Fuzz, Simon Pegg et Nick Frost font une nouvelle fois équipe. Après avoir touché nos âmes de cinéphiles autour des zombies et des buddy movies, le duo sÂattaque cette fois-ci à la science-fiction et plus particulièrement à tout ce qui touche lÂunivers Spielbergien.
Graeme et Clive sont deux copains complètement fans de tout ce qui touche, de prés ou de loin, à la science-fiction. Venus dÂAngleterre pour réaliser le voyage de leurs rêves avec, en premier lieu, la visite du Comic Con de San Diego, Graeme et Clive ont organisé tout un parcours composé de sites emblématiques touchant à lÂufologie et différents lieux de tournage de films et séries cultes. Au cours de leur périple, ils vont tomber sur lÂinattendu et faire une rencontre du troisième type en croisant sur leur route un Alien du nom de Paul !
Bien que nous ayons droit à une grosse partie des équipes gagnantes de Shaun of the Dead et Hot Fuzz, PAUL subit lÂabsence de lÂun de ceux qui ont contribué au succès des films précités : le réalisateur Edgar Wright. Pour le reste, nous retrouvons des effets visuels toujours signés par Double Negative, la productrice Nira Park, les productrices déléguées Debra Hayward et Lisa Chasin, le chef monteur Chris Dickens, et, enfin, le même duo dÂacteurs, Simon Pegg et Nick Frost. Bref, privés dÂEdgar Wright, la production et les deux comédiens (également scénaristes) ont porté leur choix vers Greg Mottola qui a réalisé le peu subtil et très potache « Supergrave » ou plus récemment « Adventureland : un job d'été à éviter » (pas vu, mais les échos sont assez positifs).
Greg Mottola était donc lÂélément apporté sur lequel on pouvait en toute logique sÂinterroger. Le réalisateur allait-il se montrait à la hauteur de nos attentes ? Dans les grandes lignes, on peut répondre « oui », même sÂil est légitime de se demander ce que le film aurait été sous la direction dÂEdgar Wright. En effet, il est très difficile de ne pas percevoir PAUL comme le troisième élément dÂune sorte de trilogie rendant hommage aux films de genre. La première des influences, autres que scénaristiques, que lÂon peut identifier dans la réalisation de Greg Mottola est celle des films de Spielberg. Elle se manifeste de multiples façons, en raison des plateaux de tournages (Sugarland express, Rencontre du 3éme type ) mais aussi par le choix des cadrages et des éclairages entretenant certaines ambiances. La présence de Spielberg  du moins sa voix  ne fera que renforcer ce constat. Les fans seront donc heureux de découvrir de nombreux clins dÂoeils portant sur le cinéma de leur réalisateur favori.
Greg Mottola signe globalement une réalisation appliquée, influencée, peut-être un poil mollassonne dans les courses poursuites, mais qui a le mérite de ne pas faire dans le superficiel. Parmi les influences -autres que Spielberg - on pourra particulièrement apprécier sa façon de mettre en boîte un bel hommage à lÂépisode mythique « Arena » de la première saison de Star Trek. Puis on nÂoubliera pas de citer les séquences qui se déroulent durant le Comic-Con de San Diego qui sont à la fois un sacré coup de pub pour lÂévènement, mais aussi lÂoccasion de se payer de belles tranches de rigolade.
Pour rendre lÂhistoire un minimum crédible et surtout un minimum drôle, il fallait aussi des personnages réussis, en particulier le fameux « Paulo » ! Mission accomplie puisque lÂAlien arrive à se mouvoir avec une grande fluidité, se montre particulièrement expressif et arrive tout simplement à faire oublier quÂil est un personnage numérique. Par ailleurs, on appréciera le doublage vocal de Seth Rogen (voix en VO), lui qui fut pourtant si détestable dans The Green Hornet. Trop dévoiler sur ce bonhomme venu de lÂespace serait gâcher une partie du plaisir à découvrir le film, mais sachez que ce dernier a vite mis en application certaines des mauvaises habitudes terriennes.
Pour ce qui est du duo Simon Pegg / Nick Frost, les deux compères semblent prendre toujours autant de plaisir à se donner la répartie. Conscient de la formule qui a fait leur succès, ils essaient de ne pas de trop s'en éloigner, même si on note que Nick Frost semble prendre ici un peu plus d'importance et quÂil se trouve du coup un véritable alter ego de Simon Pegg. Les autres rôles vedettes se montrent presque tous aussi bien menés et charismatiques. Kristen Wiig (Bliss) est parfaite en jeune femme borgne à la petite existence partagée entre entretenir un terrain de camping-car et vouer une grande dévotion pour la bible. Quant à Jason Bateman (Hancock), Bill Hader (Supergrave) et Joe Lo Truglio (Délire express), ils campent des hommes en noirs aussi maladroits que drôles et surprenants. Au final, la seule déception vient du côté de Sigourney Weaver, à la présence trop anecdotique par rapport à ce que l'on aurait pu espérer d'une telle icône de la science-fiction. Cela même si le fait qu'elle participe au film a certainement dû encourager le compositeur David Arnold à reprendre trois ou quatre notes des partitions d'Elmer Bernstein sur Ghostbusters.
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